Le titre de ce livre, « Les neuf cercles » est une référence aux « neuf cercles de l’enfer » imaginés par Dante Alighieri et décrits dans la première partie de la Divine Comédie. Car ici, au-delà du roman policier classique et son lot d’assassinats et la recherche du meurtrier, c’est bien de l’histoire d’une rédemption dont il s’agit. Le héros du livre, John Gaines, traversera ces épreuves pour finir « libéré » à la fin du livre. En voici l’histoire :
1974. De retour du Vietnam, John Gaines a accepté le poste de shérif de Whytesburg, Mississippi. Une petite ville tranquille jusqu’au jour où l’on découvre, enterré sur les berges de la rivière, le cadavre d’une adolescente. La surprise est de taille : celle-ci n’est autre que Nancy Denton, une jeune fille mystérieusement disparue vingt ans plus tôt, dont le corps a été préservé par la boue. L’autopsie révèle que son cœur a disparu, remplacé par un panier contenant la dépouille d’un serpent. Traumatisé par le Vietnam, cette guerre atroce dont « seuls les morts ont vu la fin », John doit à nouveau faire face à l’horreur. Il va ainsi repartir au combat, un combat singulier, cette fois, tant il est vrai qu’un seul corps peut être plus perturbant encore que des centaines. Un combat mené pour une adolescente assassinée et une mère de famille déchirée, un combat contre les secrets et les vérités cachées de sa petite ville tranquille. Si mener une enquête vingt ans après le crime semble une entreprise périlleuse, cela n’est rien à côté de ce qui attend John : une nouvelle traversée des neuf cercles de l’enfer. (Sonatine)
Ellory décrit avec précision l’époque de la fin de la guerre du Vietnam, cette époque ou le Président Nixon allait être destitué à cause de l’affaire Watergate… Il décrit ce sud des Etats-Unis où malgré les lois anti-ségrégation, le Ku-Klux-Klan gardait une influence non négligeable…
Et puis, il y a le style, inimitable de RJ Ellory… On le connait et on le reconnait de livre en livre : « Seul le silence », « Vendetta« , « les Anonymes« , « Mauvaise Étoile« . Il poursuit son analyse de l’âme humaine, se questionnant toujours sur l’origine du « Mal » et la part d’ombre que porte chaque homme.
Vous l’aurez compris, on ne lit pas Ellory que pour l’intrigue policière mais plus pour cette petite musique qu’il distille avec talent. Il est, ici, au sommet de son talent et c’est encore un livre qu’on ne lâche plus, une fois commencé !!!